Les difficultés pour réaliser certains actes de la vie quotidienne ou certaines activités peuvent s’installer lorsque des maladies chroniques entraînent des conséquences fonctionnelles ou cognitives. Ces difficultés peuvent être compensées par des aides, professionnelles ou non, pour rester dans son cadre de vie habituel, ou nécessiter une entrée en institution, par exemple en EHPAD. L’enjeu en terme de santé est alors de limiter l’impact de ces difficultés et des maladies sous-jacentes sur la qualité de vie, qui devient l’objectif prioritaire, voire le seul objectif.
Les différents problèmes rencontrés, de toute nature, doivent être hiérarchisés pour déterminer ce qui compte vraiment, et adapter les solutions proposées.

Avec l’avancée en âge et la survenue de plusieurs maladies chroniques en même temps, il est fréquent que le nombre de médicaments augmente, souvent au-delà des cinq médicaments maximum recommandés, parfois même au-delà de dix médicaments différents ! Les interactions peuvent alors être nombreuses, graves, et majorer le risque d’effets indésirables, de chutes, de confusion, d’hospitalisation et de leurs conséquences parfois mortelles.
Face à ce risque de sur-traitement ou de mésusage médicamenteux, mettre en place une stratégie de dé-prescription est alors essentiel, et s’appuie sur un projet partagé avec le patient et le pharmacien.

La sur-médicalisation inclut aussi le sur-diagnostic, c’est-à-dire la poursuite de recherches diagnostiques qui ne modifient aucunement la prise en charge médicale. Cela peut entraîner des examens inutiles ou redondants, avec leur lot de déplacements, d’attente, d’inquiétude, d’inconfort, voire de douleurs ou autres complications, et une pression inutile sur le système de santé déjà très sollicité.
La pertinence des soins est au cœur de la démarche gériatrique et de la démarche palliative.

La prise en charge des maladies graves nécessite alors une évaluation de ce qui est raisonnable au regard des objectifs poursuivis, sans abandon ni obstination déraisonnable, en intégrant les valeurs et préférences de la personne malade, et en associant ses proches et toute l’équipe soignante. Une réflexion éthique doit s’engager pour dresser les contours d’une prise en charge efficace et raisonnable, et se renouveler tout au long de la fin de vie.

Le cabinet contribue au maintien à domicile des personnes malades, y compris en situation complexe, que ce soit à leur domicile personnel ou en EHPAD. Il promeut le bon usage du médicament et engage une dé-prescription lorsqu’elle est indiquée. Enfin, il intègre la démarche palliative et la démarche gériatrique dans ses pratiques, pour proposer les soins les plus appropriés jusqu’à la fin de la vie.

Accompagner la dépendance